Le Maître des Ombres de Jean-Christophe Chaumette

Le Maître des Ombres de Jean-Christophe Chaumette rivière lanche

Avec Philippe Ward, les correspondances vont bon train. Elles me conduisent souvent à des découvertes incroyables. Des lectures inattendues, de celles qui bouleversent, qui font du bien, qui donnent envie de lire, de suivre des chemins inimaginables, de se faire plaisir en somme. Et bien sûr de partager. Il faut avouer qu'avec ce titre, le directeur de collection de Rivière Blanche savait qu'il allait mettre en plein dans le mille pour la bonne et simple raison qu'il s'agit littéralement d'un chef-d'oeuvre.

L'écriture tout d'abord, ce style très clair, précis, poétique et très simple à la fois, qui recule toujours le moment de poser le livre. Je ne résiste pas à vous faire partager quelques mots qui vibrent sous la plume de ce très grand écrivain:

Nous étions quatre personnes de races et de croyances différentes, lancées dans une quête semée d'embûches, à la recherche d'un lieu caché et d'une forme mystérieuse que le premier voulait contrôler, le second détruire, le troisième utiliser et que la dernière souhaitait comprendre.

Le suspense est constant et l'action aussi bien décrite que palpitante. La guerre est présentée sans ménagement tandis que l'on entend les os qui se brisent, que l'on ressent les dégâts commis par les mines anti-personnelles et les bruits, le chaos de Jérusalem, l'ombre des ruelles, la technologie belliqueuse, l'odeur du sang également, répandu en quantité. Et au milieu l'inconnu qui nous transporte vers une fin paradoxalement aussi inéluctable qu'imprévue. C'est surprenant, mais le narrateur y arrive ici avec une grande fluidité et j'ai réalisé quand j'ai refermé le livre qu'il représentait déjà pour moi un chapitre important de ma bibliothèque. Et de mes images mentales. J'ai repensé à la fin du premier film de La planète des singes, celui de 1968. A la manière aussi dont un simple décalage par rapport à notre réalité éclaire notre perception du monde.

Si vous n'êtes pas encore convaincu de la nécessité de cette lecture, sur la quatrième de couverture on peut déjà savoir  que:

A l'intérieur de la figure géométrique, on avait tracé six yeux et trois bouches, qui composaient un visage difforme...Longtemps, le lieutenant Garnett contempla la hideuse vision, fasciné, hypnotisé. Puis le faisceau de la lampe se déplaça, rejtant dans l'ombre l'image du monstre. Jason s'accrocha à l'échelle de cordes, et attendit pour l'escalader que se calment les tremblements de ses membres. En 2031, les Etats Sanctifiés et Unis d'Amérique contrôlent le Proche et le Moyen Orient, à l'exception de l'Iran contre qui a été lancée l'opération "justice divine". Jason Garnett, lieutenant de l'Armée de Terre, capture un soldat ennemi dans la crypte d'une ziggourat vieille de trente-trois siècles. La vision d'un terrifiant pictogramme gravé sur un des murs entraîne Jason dans une quête plus dangereuse que toutes les luttes qu'il a menées jusqu'ici.

Pourchassé par les combattants de l'Islam, il part à la recherche de la geôle dans laquelle les Zoroastriens pensaient avoir enfermé l'incarnation du dieu des ténèbres. Avec l'aide de son prisonnier, d'un rabbin de la secte des Haredim et d'une infirmière française, il devra comprendre quelle est la pire menace : Le Maître des ombres, ancien démon captif depuis des millénaires, ou la folie des hommes dont l'âme est le véritable champ de bataille entre Ormuzd et Ahriman, le dieu de la lumière et celui des ténèbres.

Et si vous avez envie de commencer à le lire dès maintenant, le premier chapitre est offert ici. Alors, merci Philippe et merci Rivière Blanche de nous offrir toujours plus de qualité dans un monde qui en a plus que jamais besoin.

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